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La Vénus d'Ille 613623
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    La Vénus d'Ille

    khalid
    khalid


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    La Vénus d'Ille Empty La Vénus d'Ille

    مُساهمة من طرف khalid السبت 6 مارس - 15:17

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    La Vénus d'Ille Storm183954674020912979lb3




    Visite à Ille

    "Que la statue, dis-je, soit favorable et
    bienveillante, elle qui ressemble tant à un homme".


    (Lucien,
    L'Homme qui aime les mensonges, chap. XIX)



    Je
    descendais le dernier coteau du
    Canigou,
    et, bien que le soleil fût déjà couché, je distinguais dans la plaine les
    maisons de la petite ville d'
    Ille,
    vers laquelle je me dirigeais.



    "Vous
    savez, dis-je au Catalan qui me servait de guide depuis la veille, vous savez
    sans doute où demeure M. de Peyrehorade



    – Si
    je le sais ! s'écria-t-il, je connais sa maison comme la mienne ; et s'il ne
    faisait pas si noir, je vous la montrerais. C'est la plus belle d'Ille. Il a de
    l'argent, oui, M. de Peyrehorade ; et il marie son fils à plus riche que lui
    encore.



    – Et
    ce mariage se fera-t-il bientôt ? lui demandai-je.



    – Bientôt
    ! il se peut que déjà les violons soient commandés pour la noce. Ce soir,
    peut-être, demain, après-demain, que sais-je ? C'est à Puygarrig que ça se
    fera ; car c'est Mlle de Puygarrig que monsieur le fils épouse. Ce sera beau,
    oui !"



    J'étais
    recommandé à M. de Peyrehorade par mon ami M. de P. C'était, m'avait-il dit,
    un antiquaire fort instruit et d'une complaisance à toute épreuve. Il se
    ferait un plaisir de me montrer toutes les ruines à dix lieues à la ronde. Or
    je comptais sur lui pour visiter les environs d'Ille, que je savais riches en
    monuments antiques et du Moyen Age. Ce mariage, dont on me parlait alors pour la
    première fois, dérangeait tous mes plans.



    "Gageons,
    monsieur, me dit mon guide, comme nous étions déjà dans la plaine, gageons un
    cigare que je devine ce que vous allez faire chez M. de Peyrehorade ?



    – Mais,
    répondis-je en lui tendant un cigare, cela n'est pas difficile à deviner. A
    l'heure qu'il est, quand on fait six lieues dans le Canigou, la grande affaire,
    c'est de souper.



    – Oui,
    mais demain ?... Tenez, je parierais que vous venez à Ille pour voir l'idole ?
    J'ai deviné cela à vous voir
    tirer
    en portrait
    les saints de Serrabona.


    – L'idole
    ! quelle idole ?" Ce mot avait excité ma curiosité.



    "Comment
    ! on ne vous a pas conté, à Perpignan, comment M. de Peyrehorade avait trouvé
    une idole en terre ?



    – Vous
    voulez dire une statue en terre cuite, en argile ?



    – Non
    pas. Oui, bien en cuivre, et il y en a de quoi faire des gros sous. Elle vous pèse
    autant qu'une cloche d'église. C'est bien avant dans la terre, au pied d'un
    olivier, que nous l'avons eue.



    – Vous
    étiez donc présent à la découverte ?



    – Oui,
    monsieur. M. de Peyrehorade nous dit, il y a quinze jours, à Jean Coll et à
    moi, de déraciner un vieil olivier qui était gelé de l'année dernière, car
    elle a été bien mauvaise, comme vous savez. Voilà donc qu'en travaillant Jean
    Coll qui y allait de tout cœur, il donne un coup de pioche, et j'entends bimm...
    comme s'il avait tapé sur une cloche. Qu'est-ce que c'est ? que je dis. Nous
    piochons toujours, nous piochons, et voilà qu'il paraît une main noire, qui
    semblait la main d'un mort qui sortait de terre. Moi, la peur me prend. Je m'en
    vais à monsieur, et je lui dis : "Des morts, notre maître, qui sont sous
    l'olivier ! Faut appeler le curé. – Quels morts ?" qu'il me dit. Il
    vient, et il n'a pas plus tôt vu la main qu'il s'écrie : "Un
    antique
    ! un antique !" Vous auriez cru qu'il avait trouvé un trésor. Et le voilà
    avec la pioche, avec les mains, qui se démène et qui faisait quasiment autant
    d'ouvrage que nous deux.



    – Et
    enfin que trouvâtes-vous ?



    – Une
    grande femme noire plus qu'à moitié nue,
    révérence
    parler
    , monsieur, toute en cuivre,
    et M. de Peyrehorade nous a dit que c'était une idole du temps des païens...
    du temps de Charlemagne, quoi !





    Une statue singulière


    Les
    fenêtres étaient fermées. Avant de me déshabiller, j'en ouvris une pour
    respirer l'air frais de la nuit, délicieux après un long souper. En face était
    le
    Canigou,
    d'un aspect admirable en tout temps, mais qui me parut ce soir-là la plus belle
    montagne du monde, éclairé qu'il était par une lune resplendissante. Je
    demeurai quelques minutes à contempler sa silhouette merveilleuse, et j'allais
    fermer ma fenêtre, lorsque, baissant les yeux, j'aperçus la statue sur un piédestal
    à une vingtaine de
    toises
    de la maison.



    Elle
    était placée à l'angle d'une haie vive qui séparait un petit jardin d'un
    vaste carré parfaitement uni, qui, je l'appris plus tard, était le
    jeu
    de paume
    de la ville. Ce terrain,
    propriété de M. de Peyrehorade, avait été cédé par lui à la commune, sur
    les pressantes sollicitations de son fils.



    A
    la distance où j'étais, il m'était difficile de distinguer l'attitude de la
    statue ; je ne pouvais juger que de sa hauteur, qui me parut de
    six
    pieds
    environ. En ce moment, deux
    polissons de la ville passaient sur le jeu de paume, assez près de la haie,
    sifflant sur le joli air du Roussillon : Montagnes régalades. Ils s'arrêtèrent
    pour regarder la statue ; un d'eux l'apostropha même à haute voix. Il parlait
    catalan ; mais j'étais dans le Roussillon depuis assez longtemps pour pouvoir
    comprendre à peu près ce qu'il disait.



    "Te
    voilà donc, coquine ! (Le terme catalan était plus énergique.) Te voilà !
    disait-il. C'est donc toi qui as cassé la jambe à Jean Coll ! Si tu étais à
    moi, je te casserais le cou.



    – Bah
    ! avec quoi ? dit l'autre. Elle est de cuivre, et si dure qu'Etienne a cassé sa
    lime dessus, essayant de l'entamer. C'est du cuivre du temps des païens ; c'est
    plus dur que je ne sais quoi.



    – Si
    j'avais mon ciseau à froid (il paraît que c'était un apprenti serrurier), je
    lui ferais bientôt sauter ses grands yeux blancs, comme je tirerais une amande
    de sa coquille. Il y a pour plus de cent sous d'argent."



    Ils
    firent quelques pas en s'éloignant.



    "Il
    faut que je souhaite le bonsoir à l'idole", dit le plus grand des
    apprentis, s'arrêtant tout à coup.



    Il
    se baissa, et probablement ramassa une pierre. Je le vis déployer le bras,
    lancer quelque chose, et aussitôt un coup sonore retentit sur le bronze. Au même
    instant l'apprenti porta la main à sa tête en poussant un cri de douleur.



    "Elle
    me l'a rejetée !" s'écria-t-il.






    La Vénus
    d'Ille


    Une partie de pelote basque


    Dès
    huit heures j'étais assis devant la Vénus, un crayon à la main, recommençant
    pour la vingtième fois la tête de la statue, sans pouvoir parvenir à en
    saisir l'expression. M. de Peyrehorade allait et venait autour de moi, me
    donnait des conseils, me répétait ses étymologies phéniciennes ; puis
    disposait des roses du
    Bengale
    sur le piédestal de la statue, et d'un ton tragi-comique lui adressait des vœux
    pour le couple qui allait vivre sous son toit. Vers neuf heures il rentra pour
    songer à sa toilette, et en même temps parut M. Alphonse, bien serré dans un
    habit neuf, en gants blancs, souliers vernis, boutons ciselés, une rose à la
    boutonnière.



    "Vous
    ferez le portrait de ma femme ? me dit-il en se penchant sur le dessin. Elle est
    jolie aussi."



    En
    ce moment commençait, sur le
    jeu
    de paume
    dont j'ai parlé, une
    partie qui sur-le-champ attira l'attention de M. Alphonse. Et moi, fatigué, et
    désespérant de rendre cette diabolique figure, je quittai bientôt mon dessin
    pour regarder les joueurs. Il y avait parmi eux quelques muletiers espagnols
    arrivés de la veille. C'était des
    Aragonais
    et des Navarrois
    , presque tous d'une
    adresse merveilleuse. Aussi les Illois, bien qu'encouragés par la présence et
    les conseils de M. Alphonse, furent-ils assez promptement battus par ces
    nouveaux champions. Les spectateurs nationaux étaient consternés. M. Alphonse
    regarda à sa montre. Il n'était encore que neuf heures et demie. Sa mère n'était
    pas coiffée. Il n'hésita plus : il ôta son habit, demanda une veste, et défia
    les Espagnols. Je le regardais faire en souriant, et un peu surpris.



    "Il
    faut soutenir l'honneur du pays", dit-il.



    Alors
    je le trouvai vraiment beau. Il était passionné. Sa toilette, qui l'occupait
    si fort tout à l'heure, n'était plus rien pour lui. Quelques minutes plus tôt
    il eût craint de tourner la tête de peur de déranger sa cravate. Maintenant
    il ne pensait plus à ses cheveux frisés ni à son jabot si bien plissé. Et sa
    fiancée ?... Ma foi, si cela eût été nécessaire, il aurait, je crois, fait
    ajourner le mariage. Je le vis chausser à la hâte une paire de sandales,
    retrousser ses manches, et, d'un air assuré, se mettre à la tête du parti
    vaincu, comme
    César
    ralliant ses soldats à
    Dyrrachium.
    Je sautai la haie, et me plaçai commodément à l'ombre d'un micocoulier, de façon
    à bien voir les deux camps.



    Contre
    l'attente générale, M. Alphonse manqua la première balle ; il est vrai
    qu'elle vint rasant la terre et lancée avec une force surprenante par un
    Aragonais qui paraissait être le chef des Espagnols. C'était un homme d'une
    quarantaine d'années, sec et nerveux, haut de
    six
    pieds
    , et sa peau olivâtre avait
    une teinte presque aussi foncée que le bronze de la Vénus.



    M.
    Alphonse jeta sa raquette à terre avec fureur.



    "C'est
    cette maudite bague, s'écria-t-il, qui me serre le doigt, et me fait manquer
    une balle sûre !"




    Il
    ôta, non sans peine, sa bague de diamants : je m'approchais pour la recevoir ;
    mais il me
    prévint,
    courut à la Vénus, lui passa la bague au doigt annulaire, et reprit son poste
    à la tête des Illois.




    La Vénus d'Ille Retour

      الوقت/التاريخ الآن هو الثلاثاء 14 مايو - 14:33